22-Le flux de travail en numérique
Jusqu’à présent, nous avons traité l’aspect technique de l’appareil photo. Il reste deux parties importantes de la création d’une image, et elles feront l’objet des cinquième et sixième partie de ce cours : le post-traitement et la vision personnelle.
Je désigne ici par post-traitement tout ce qu’il se passe entre le moment où vous avez pris une photo et celui où cette photo arrive à sa destination finale (impression ou web).
Nous allons traiter des concepts basique d’édition d’image, mais avant cela, passons en revue les différentes étapes composant généralement le post-traitement photo.
C’est ce qu’on appelle le « flux de travail » (workflow en anglais) : vous pouvez le voir comme un pipeline ou comme une chaine de montage, avec des étapes qui s’enchaînent les unes après les autres dans un ordre précis, chaque étape utilisant le résultat de la précédente :
Vous avez pris une photo en appliquant les méthodes des précédentes leçons. La photo se trouve sur votre carte mémoire, sous la forme d’un fichier JPG ou RAW.
La première étape est de télécharger ce fichier sur votre ordinateur (ou un disque dur externe), soit directement depuis votre appareil, ou via un lecteur de carte branché à votre ordinateur
Vous avez probablement une bibliothèque de photo quelque part sur votre ordinateur. Elle peut être gérée par un logiciel de catalogage dédié (nous en reparlerons dans la prochaine leçon), ou être simplement un ensemble de dossier sur un disque dur. Vous allez donc ajouter les nouvelles images à votre bibliothèque : c’est ce qu’on appelle l’ingestion ou l’importation
Une fois que toutes les images sont insérées dans votre bibliothèques, il est temps de les passer en revue et de leur assigner des mots clé (tagging en anglais). Vous pouvez faire défiler les images en plein écran et les classer en différents groupes, en supprimant les photos inexploitables et en marquant les meilleures pour la suite. A cette étape, vous allez aussi ajouter des mots-clés pertinents à vos images, pour les retrouver facilement quand vous en aurez besoin.
Maintenant que vous avez une bonne idée des photos sur lesquelles vous allez travailler, vous pouvez commencer l’editing à proprement parler. Ici aussi, il y a plusieurs étapes :
Si vous voulez recadrer, faites-le maintenant dès le début. Cela peut être recadrer en gardant les mêmes proportions, changer les proportions (4/3, 16/9, 3/2, 4/5, etc), redresser l’image pour mettre l’horizon droit
Certains logiciels comme Adobe Lightroom proposent de choisir entre différents profils d’image, et vous pouvez choisir celui correspondant au traitement du JPG généré par l’appareil. Vous pouvez le choisir une fois pour toute. Également, vous pouvez choisir de réaliser une correction optique de l’objectif.
La réduction du bruit numérique est plutôt à réaliser dès le début, car elle peut générer des artefacts si elle est appliquée plus tard dans le flux de travail
Vous allez fixer la balance des blancs si vous photographiez en format RAW. Si vous shootez en JPG, vous pouvez faire des ajustements mineurs mais éviter les modifications majeures. (Sous peine de voir apparaître une dominante couleur peu esthétique)
Fixez aussi l’exposition et le contraste, via les niveaux et/ou les courbes. Nous traiterons cette étape spécifique dans une prochaine leçon.
Pour finir, il reste à ajuster la saturation et le contraste des tons moyens.
Bravo, vous avez désormais réalisé les ajustements de base sur l’image !
Il y a des chances que ce soit suffisant pour la plupart des usages, mais bien sûr vous pouvez toujours aller plus loin :
Les ajustements locaux : ce sont des modifications similaires à celles décrites plus haut, mais qui ne s’appliquent qu’à une partie de l’image. C’est un outil très puissant, dont nous parlerons plus en détail dans la leçon à venir « niveaux et masques »
Vous pouvez appliquer des effets supplémentaires, comme une conversion noir et blanc, une modification des couleurs, un virage partiel, etc... Gardez juste à l’esprit qu’il est facile d’en faire trop, et l’effet ne doit pas prendre le pas sur l’image elle-même.
Quand vous sentez que vous avez terminé le post-traitement, vous pouvez passer à la dernière étape : la publication. Il s’agit d’exporter votre image dans un format adapté à son utilisation future. Il y a pour cela trois grandes étapes :
Redimensionner : 1200x900 est une taille suffisante pour un usage en ligne. Pour une impression, gardez les dimensions d’origine et réglez la résolution sur 240 pou 300 dpi.
Accentuation de la netteté : il vaut mieux le faire en dernier, après avoir redimensionné et en sachant comment l’image sera utilisée. Il s’agit ici de ne pas enlever le flou de mouvement, mais d’accentuer les bords pour que l’image apparaisse plus nette à nos yeux.
Profil de couleur : c’est un sujet vaste et complexe que nous ne pourrons pas détailler ici. Pour faire court, chaque appareil affiche les couleurs différemment (écran d’ordinateur, de tablette, de smartphone, mais aussi imprimante, etc), et le rôle du profil couleur est de d’indiquer à l’appareil comment afficher l’image précisément – comme l’avait prévu le photographe. Une règle simple, utilisez le profil sRGB pour le web, et Adobe RGB pour l’impression.